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On a testé le matériel de Jack White !

Quand on vous invite à venir dans la loge de Mister Jack White himself pour essayer sa guitare signature personnelle, son ampli et son pedalboard en compagnie de Dan Mancini, son guitar-tech attitré, on fonce et on savoure chaque minute ! Rendez-vous est pris au Trianon, entre deux concerts du guitariste, pour cette rencontre unique.

orsque nous arrivons dans cette petite loge des coulisses du Trianon, tout a déjà été préparé par Dan : la guitare, le pedalboard et l’ampli sont branchés et opérationnels. Il faut dire que le temps nous est compté, car, une demi-heure plus tard, il faudra laisser place nette… Dan, très gentiment, nous présente successivement le matériel mis à notre disposition et n’est pas avare d’anecdotes et de précisions sur les différents aspects techniques qui contribuent à façonner le son si caractéristique de Jack White. Passage en revue :

01 -LA GUITARE : FENDER TELECASTER TRIPLECASTER JACK WHITE SIGNATURE

Aux couleurs emblématiques black and white bien sûr, cette Telecaster est surtout originale par son électronique très particulière. En effet, côté lutherie, on retrouve la combinaison traditionnelle frêne/érable, et seules quelques modifications y ont été apportées, dont des petites chambres acoustiques dans le corps et le profil sculpté du talon du manche pour un meilleur accès aux aigus. Mention spéciale tout de même pour la finition satinée du manche, super agréable. Attardons donc nous maintenant sur les micros. En position manche, on reconnaît un humbucker Wide Range à aimants CuNiFe®, qui a fait la légende des Telecaster Deluxe ou Thinline au début des années 70.

Il est ici en version customisée et délivre de belles sonorités chaleureuses et précises. Au centre, on a un simple bobinage au format P90, baptisé JW90, car là aussi conçu sur mesure pour Jack White. Et, au chevalet, c’est une petite merveille de humbucker Custom Jack White qui a été choisi. Ce dernier micro délivre un son très rock, mais pas aussi incisif et puissant qu’on pourrait s’y attendre. Il est véritablement très équilibré et riche en belles harmoniques. Évidemment, on perd le fameux twang caractéristique de la Telecaster, mais on y gagne en versatilité, indéniablement. En résumé, ces trois micros présentent beaucoup de personnalité, sont extrêmement complémentaires et offrent une palette sonore très riche et de grande qualité. On se satisfait du sélecteur 3 positions classique (une par micro), inutile d’aller chercher des positions intermédiaires, chaque micro se suffit à lui-même, couplé avec les habituels boutons de volume et tonalité. En revanche, un « faux potard » de type joystick, situé sous le chevalet,

permet de commuter le signal de sortie en mute, normal ou direct (c’est-à-dire en shuntant les réglages de volume et tonalité). Cette fonctionnalité s’avère très pratique à l’usage. On imagine d’ailleurs assez bien Jack White utiliser la sortie directe pour bénéficier d’un maximum de rendement des micros et faire parler la poudre ! Autre originalité : un bouton killswitch a été placé sur la corne. Il produit manuellement des effets de type on/off parfois intéressants sur un son fuzzy par exemple, dont Jack White est particulièrement friand. Enfin, un vibrato Bigsby et une mécanique Drop-D complètent l’équipement de ce modèle hors du commun, livré dans un luxueux flight case customisé aux couleurs noir, blanc et jaune, emblématique de la collaboration avec Third Man Hardware, qui co-conçoit le matériel de Jack White.

Des choix intelligents, une configuration très polyvalente et la grande qualité des composants font de cet instrument une guitare réellement cohérente et convaincante. Au croisement du Custom Shop et d’un simple modèle signature, elle reste intrinsèquement exceptionnelle et originale, et saura séduire nombre de guitaristes de tous styles. Courez l’essayer si vous en avez l’occasion, avant qu’il ne soit trop tard, c’est une série limitée !

TECH

Type : Telecaster HSH
Corps :
Frêne
Manche :
Erable
Touche :
Erable
Sillet :
Os
Vibrato
: Bigsby B5C
Mécaniques :
Fender Standard, avec Drop-D Hipshot X-Tender
Micro chevalet :
Custom Jack White Humbucker
Micro central
: Custom Jack White JW-90 Single-Coil
Micro manche :
Custom Jack White CuNiFe Wide-Range Humbucker
Contrôles :
Volume, Tonalité, Sélecteur 3 positions, Sélecteur de sortie signal, Killswitch
Étui :
Fourni, spécifique.
Les plus
: Le confort du manche; Le caractère des micros ; Les fonctionnalités
Les moins
: On cherche encore…
Prix public conseillé : 3 799€
Contact
: https://www.fender.com

02 - L’AMPLI : FENDER PANO-VERB JACK WHITE

Disons-le tout net, cet ampli est complètement original, vous n’en trouverez pas deux comme celui-là sur le marché ! Les explications de Dan sont donc bienvenues en guise d’introduction… Mono-canal, il présente un étage de préamplification assuré par 6 lampes 12AX7 et une lampe 12AT7, géré par les conventionnels Volume, Bass, Middle et Treble, et complété par un réglage « Drive ». Dan insistera beaucoup pour nous préciser qu’il ne faut pas s’attendre à de la distorsion, et que ce drive est un simple boost permettant de relever et réchauffer le signal, pas plus. Pour les saturations, il faudra compter sur les pédales (voir plus loin…). L’étage d’amplification est équipé quant à lui de deux 6L6 et de deux 6V6 pour une puissance totale de 70W, restituée sur deux HP différents : un HP Jensen C15N de 15’’

recevant 50W, et un HP Jensen P10R de 10’’ recevant les 20W restants, le tout pour un effet stéréo total. L’autre caractéristique de cet ampli réside dans la reverb (effet très utilisé par Jack White) qui bénéficie ici d’un traitement spécial. Une section entière du panneau de façade lui est dédiée, avec un réglage propre de bass et treble, un réglage « Mix » pour doser la quantité d’effet, d’un réglage « Dwell » pour le decay, et d’un commutateur « Full/Split » permettant de router la reverb sur le seul HP 10’ ou sur les deux HP. De plus, le tremolo (réglable en intensité et profondeur) bénéficie lui aussi d’un mode mono ou stéréo via un switch dédié. La combinaison de ces deux effets, commutables en stéréo, produit de magnifiques sonorités riches, variées et chaleureuses, s’approchant même parfois de la cabine Leslie, ce qui est une sacrée performance dans un combo aussi compact !

Difficile de résumer en quelques lignes les possibilités énormes offertes par cet ampli. Le son est tout simplement sublime, digne des meilleurs Fender à la sauce vintage. La stéréo est bluffante pour un combo de cette taille et les configurations multiples de réglages lui confèrent une très grande versatilité. Là encore, la collaboration entre Third Man Hardware, Fender et l’artiste donne naissance à un produit radical, unique et très original. Et wow, quel son !!!

TECH

Type : combo guitare à lampes, mono-canal
Puissance :
70W
Lampes :
6 x 12AX7, 1 x AT7, 2 x 6L6, 2 x 6V6
HP :
1x15’’ Jensen C15N, 1x10’’ Jensen P10R
Reverb
: Réglages bass, treble, mix, dwell, switch full/split
Tremolo :
Réglages speed, intensity, switch mono/stéreo
Dimensions (cm) :
68 x 48 x 27
Poids :
27,7 kg
Les plus :
Le son ; Les effets stéréo ; La compacité
Le moin
: Connectique minimaliste
Prix public conseillé : 2 969€
Contact
: https://www.fender.com

03 - LES EFFETS : UNE PLÉTHORE DE THIRDMAN RECORDS MAISON !

Que l’on aime ou pas Jack White, on doit reconnaître qu’il est un des guitaristes contemporains les plus innovants dans le domaine du son. On n’est donc pas surpris de trouver sur ce pedalboard des fuzzs, reverbs et autres octavers poussés à l’extrême, toutes (ou presque) badgées Third Man Records. Citons entre autres : la « Triple Graph » (genre de triple killswitch au format boutons télégraphiques déclenchant des octavers), la « Bumble Fuzz » (fuzz radicale sans réglage), la Plasma Pedal (autre fuzz), la « Knife Drop » (qui combine un octafuzz avec un synthé), la « Double Down » (pour booster simultanément deux amplis) et l’incontournable reverb « La Grotte » fraichement commercialisée. On s’étonnera aussi d’y rencontrer le petit multi-effet maison « Triple Threat », combinant delay, phaser et distorsion, dont Dan ne manquera pas de nous vanter le prix très accessible… Après un survol rapide de chacun de ces effets, le moins que l’on puisse dire est qu’ils s’avèrent tous plus délirants les uns que les autres et permettent d’explorer des horizons nouveaux, et, en cela, on reconnait bien la signature sonore de Jack White.

En conclusion

Un grand merci à Dan Mancini, Thibault Guilhem et à l’équipe de Jack White pour leur accueil et l’opportunité qui nous a été offerte de découvrir les coulisses du son de ce guitariste innovant, au travers de ce « Triple Test » ! Des choix radicaux, une qualité toujours irréprochable, et des fonctionnalités pragmatiques et ingénieuses, voilà qui pourrait résumer notre expérience. De quoi réécouter Jack White avec une autre oreille, assurément…

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