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SUR LA PLATINE DE - Thomas VDB

Humoriste sur les planches comme à la radio ou sur grand écran, Thomas VDB a été journaliste (puis rédacteur en chef) du magazine Rocksound, un passé entièrement dédié à la musique qu’il raconte dans son premier livre autobiographique Comedian Rhapsodie paru en 2021. Une bonne occasion pour lui demander quels sont ses albums de chevet.

QUEEN « Greatest Hits »
C’est le premier disque que je découvre autrement que par le biais du Top 50, grâce au correspondant allemand de mon frère qui lui avait fait une cassette. J’étais gamin et mon groupe préféré était Gold. J’avais même le 45 tours de Capitaine Abandonné ! Je devais avoir 9 ou 10 ans et la première écoute me laisse insensible… Ensuite, je n’ai plus lâché cette cassette, je l’écoutais en boucle. Ce que j’ai aimé dans ce Best Of, c’est la multitude de styles : du funk avec Another One Bites The Dust, Bicycle Race et ses chœurs qui dégueulent de partout, de la pop avec You’re MyBest Friend, Crazy Little Thing Called Love qui sonne comme du Elvis Presley, de la B.O. de film avec Flash… J’avais l’impression d’écouter une radio avec plein de chansons différentes… sauf que c’est le même chanteur à chaque fois !

THE CULT « The Cult »
Lorsque j’étais au lycée, The Cult fut le premier groupe qui m’a permis de me sentir original par rapport aux fans de rock qui, eux, écoutaient les Pixies ou Nirvana. J’avais vraiment l’impression d’être un mec pointu ! J’adorais les trois premiers albums, mais « The Cult » a beaucoup compté pour moi. C’est un disque sobre et très rock… et un bel échec commercial ! Dans mon livre, je parle de mon amour pour le groupe, pour son chanteur Ian Astbury, mais aussi pour son look. Et j’ai eu la mauvaise idée de tenter de m’en inspirer (rires) ! Comme je n’avais pas d’argent, j’allais taper dans la garde-robe de ma mère, j’y ai trouvé un long manteau marron. Disons que c’est celui qui s’approchait le plus du look d’Astbury… Je me suis même fait pousser les cheveux. Mais le jour où je me suis rendu compte qu’ils avaient la bonne longueur pour que je lui ressemble, il a coupé les siens (rires) !

FAITH NO MORE « Angel Dust »
C’est sans doute le disque que j’ai le plus écouté de ma vie… Bon, comme tous les autres de cette liste ! Il me rappelle les moments où mes parents sortaient et où ma mère me disait de faire la vaisselle. J’en profitais pour mettre l’album à fond tout en lavant les assiettes. Pendant longtemps, j’ai été en admiration devant Mike Patton et sa carrière tellement éclatée en marge de Faith No More : il travaillait avec des mecs issus du jazz, de la musique expérimentale, il créait des connexions avec plein de styles différents. J’adore aussi le second album complètement barré de Mr.Bungle, « Disco Volante ». Grâce à Mike Patton, j’ai pu écouter d’autres choses que du metal ou du rock.

KORN « Korn »
Dès que j’adorais un groupe, je m’inscrivais à son fan-club. Quand je découvre Korn et que je commence à trouver ça démentiel, je me rends compte qu’il n’y a pas de fan-club en France. Ni une, ni deux, je le monte. J’ai 17/18 ans et je mets un premier pied dans le monde des maisons de disques, qui m’envoient des stickers et des CD promo à faire gagner aux lecteurs de mon fanzine que j’édite moi-même, à la main, avec un traitement de texte que je ne gère pas du tout. Un grand moment de presse (rires) ! Ce premier album de Korn, c’est une grosse tarte dans la gueule. Cette idée de fan-club a changé beaucoup de choses puisqu’il m’a ouvert les portes de Rocksound. J’arrivais de Touraine, je venais d’arrêter mes études et d’obtenir péniblement mon statut d’intermittent avec une troupe de théâtre, et on me demandait d’écrire un hors-série sur Korn ! Entrer dans la presse musicale, c’était un rêve de gosse qui se réalisait.

WEEZER « Pinkerton »
Quand j’arrive chez Rocksound, j’arrête d’écouter Korn, alors que j’avais été embauché pour ça ! Et je deviens complètement dingue de Weezer, au grand dépit de mon rédacteur en chef de l’époque (Yves Bongarçon, ndlr), car le groupe n’avait rien sorti depuis trois ou quatre ans. J’allais tous les jours sur le site de Weezer, en espérant qu’un album serait annoncé. Mon boss, lui, voulait que j’écoute d’autres groupes, mais rien à faire, j’étais bloqué sur Weezer. Un jour, il m’a même dit : « Thomas, à ce niveau-là, c’est pathologique » (rires). J’ai découvert les deux premiers disques de Weezer en même temps, mais « Pinkerton », c’était maladif… Il aurait fallu que je vois un psy à l’époque ! J’étais en quête du moindre inédit qui pouvait fuiter sur le net, un vrai parcours du combattant, vu que c’étaient les débuts de Napster. Ma première rencontre avec le groupe, que je raconte dans mon bouquin, s’est passée dans un bar de Santa Monica. Les gars avaient deux heures de retard et j’avais picolé en les attendant. Quand ils sont arrivés, j’étais complètement fracassé (rires).

SPARKS « Kimono My House »
Un jour, en marchant dans la rue, j’ai décrété que le meilleur riff de guitare au monde était celui du titre Hasta Mañana Monsieur ! Je connaissais trois ou quatre morceaux des Sparks, mais je ne me doutais pas qu’ils pouvaient cacher quelque chose de si grand. Je les ai vus à l’Élysée Montmartre fin septembre 2006 et, quand je suis sorti de la salle, je n’étais plus le même homme. C’était la première fois de ma vie que je ressentais comme une vraie révélation après un concert. Ça a chamboulé la perspective sur tout ce que j’aimais en musique avant. Jusqu’en 1978, les Sparks évoluent un peu sur le même terrain musical que Queen, mais de manière plus léchée, plus subtile. Ce groupe californien a connu un succès énorme en Angleterre au début des années 70, avec trois albums, dont « Kimono My House ». Le dernier de cette trilogie, « Indiscreet », un véritable chef-d’œuvre baroque, aurait dû leur ouvrir en grand les portes du succès. Manque de chance, Bohemian Rhapsody sort le même mois et coupe l’herbe sous le pied du groupe. Je recommande aussi vivement d’écouter « Whomp That Sucker » et « Angst In MyPants », deux disques incroyables de pop-punk synthétique. La carrière des Sparks continue de me surprendre encore aujourd’hui et je les suis avec toujours autant de plaisir et d’assiduité.

SPOON « Transference »
Spoon fait partie des groupes que j’ai découvert après avoir quitté Rocksound, en écoutant de la musique dans mon appartement. Je mets l’album« Kill The Moon Light » parce que je lis sur le net que c’est un chef-d’œuvre. Et là, je me prends une claque, alors que ça fait quatre ans que j’ai ce CD ! Je deviens complètement fan de cette manière de faire du rock indé tout en retenue, comme s’il y avait des grands espaces entre chaque note, ce qui met en valeur la voix de Britt Daniel, proche de celle d’Elvis Costello. « Transference » est pour moi l’un des derniers grands albums de Spoon. Ce groupe est tellement devenu obsessionnel qu’un jour, en rentrant en France d’un voyage au Brésil pour y tourner des sketches, je vois qu’il passe à Rio deux mois plus tard. Je me suis carrément payé le voyage pour aller à ce concert !

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