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MADE IN FRANCE - Heavy Seas

Guitariste/chanteur de Decasia (groupe signé sur le productif et qualitatif label italien Heavy Psych Sounds), Maxime Richard a créé Heavy Seas, une marque dédiée à la customisation de pedalboards et d’amplis.

Quand et comment est née la marque Heavy Seas ?
Heavy Seas est né en 2017 dans un atelier parisien lors de la fabrication de mon propre matériel de concert, puis de celui de quelques amis et musiciens de la scène rock locale. L'idée avait déjà germé en 2015 à Nantes lors de la présentation d'un de mes projets de diplôme en design industriel. J'avais réalisé un ampli en collaboration avec Acouphonic, une première grande influence. Antoine (d’Acouphonic) s’était occupé du châssis et moi de la partie externe, l'ébénisterie, avec une forme pour le moins originale. Avant ça, j'avais eu mes premiers baffles Harley Benton ! J’avais opté pour les 212 Vintage et j'ai décidé de les pimper un peu. Je les donc désossés et j’ai amélioré l'acoustique, pour ensuite m’intéresser aux HP. En sortant de l'école, je voulais associer ma passion pour le design et la musique, et j'étais fan du travail de Wild Custom en Auvergne. Ce fut une grande influence avec, entre autres, Schwood, une marque de lunettes fabriquées aux États-Unis en bois découpées au laser (rien à voir avec la gratte, mais important pour la suite), ainsi que la patte artistique du luthier breton DasViken. Tout ce beau monde m'a donné envie de lancer une marque d'accessoires de guitare, des pedalboards et des baffles pour commencer.

Quel est son champ d'action ?
Il y a actuellement trois domaines d’activité : la réalisation des pedalboards sur mesure et création d'une gamme standard (S, M, L) avec différentes tailles et options. La réalisation des cabinets guitare et basse et tous projets en relation avec la « musique et l'ébénisterie » (claviers, synthés modulaires, meubles pour guitares, flight cases, pickguards, mobilier pour les platines vinyle, rangements vinyles). E pour finir, le re-housing ou customisation d’amplis : je prends votre ampli préféré que vous avez depuis le début et je lui change son look pour qu’il s'accorde et s'apparente à votre univers artistique. J'utilise la machine laser pour couper certains pédaliers et pour graver tous les motifs, et ainsi personnaliser les produits selon les envies de chacun. Je fais aussi une plaque jack à l'arrière de chaque baffle, gravée au nom du musicien et de son groupe. L’idée de Heavy Seas est de sortir du tolex noir générique en proposant une atmosphère visuelle en relation avec l’esprit du musicien, ses thèmes graphiques, son ambiance musicale et scénique. Proposer des couleurs, des motifs qui vont intriguer visuellement : à la fois un style vintage, mais aussi contemporain en fonction des clients. Je travaille beaucoup sur l’ergonomie générale du produit et son usage en trouvant des solutions adaptées sur le poids et le transport. Selon les besoins, j’ai établi une gamme de pedalboards et cabinets standard avec en plus des options de customisation : tissu, gravures, grille de protection, teinte du bois, toujours dans l’idée de laisser un cadre au musicien dans le choix des derniers détails. 

Tu es le guitariste/chanteur de Decasia. Cela a-t-il joué un rôle dans la création du projet ?
Dès mon adolescence, lorsque j’ai débuté la guitare, j’ai commencé à disséquer mon matériel. J'ai toujours aimé démonter les objets pour voir comment ils étaient faits. Avec Decasia, j’ai voulu avoir un rig personnalisé, qui collerait à l’atmosphère du groupe. Vu que nous réalisons tous nos artworks et affiches, l'idée était donc cohérente et j’ai créé des HP et des pédaliers pour tout le groupe. En concert, c’est devenu ma carte de visite professionnelle. Les gens sont intrigués et nous posent des questions sur le matériel utilisé. Je continue tous les jours, en fonction de chaque retour client, à améliorer, modifier certains détails. Leur feedback est important pour le développement des produits. Le fait de parler à de nombreux musiciens de leurs besoins, leurs envies, les avoir vus utiliser leur matériel, est très enrichissant.

En tant que marque française, travailles-tu uniquement avec des musiciens de l'Hexagone ou t'arrive-t-il de répondre à des demandes venues de l'étranger ?
Les premières commandes ont commencé avec beaucoup de clients et potes de groupes de la scène rock/metal française qui m’ont commandé du matos (Red Sun Atacama, Howard, Fuzzy Grass, Nature Morte). Ensuite, de nombreux clients français m’ont fait part de leurs envies (bien souvent du matériel pour la maison, le salon, le studio). J´ai en même temps la chance d’avoir de très belles commandes à l’international. Les cabinets et pedalboards sont allés des États-Unis au Japon, en passant par le Koweit. J’ai de nombreux clients européens, anglais et américains principalement, grâce à Internet : le site Reverb et Instagram me permettent d’avoir une belle vitrine à l’international. Pour l'anecdote, j'ai travaillé avec les membres de Slipknot, surtout Mick Thomson, pour du matériel de studio (pédaliers et cabinet 112 pour la maison). J’ai également fait deux pédaliers, l’un pour Jim Root et l’autre pour Alessandro Ventura, le bassiste. 

Depuis quelques années, certains guitaristes privilégient le 100% français en achetant des guitares chez des luthiers hexagonaux, des amplis et des pédales réalisés par des constructeurs nationaux. As-tu ressenti cet engouement récent pour le"made in France" avec Heavy Seas ?
Oui, à fond, et ce depuis le confinement en 2020. Les frontières étaient fermées, les gens à la maison, les musiciens se sont vite tournés vers des alternatives locales en faisant confiance à des artisans pas loin de chez eux. Et c'est un point très positif. C'est à ce moment-là qu'une multitude de commandes est arrivée à l'atelier. Les gens voulaient du sur-mesure, du fait main, du français, et cela a perduré jusqu'à aujourd'hui. Ce fut une superbe opportunité. Lors de la quarantaine, j'allais discrètement à l'atelier les journées et soirées pour réaliser des pedalboards et honorer les commandes. Il y a tellement de bons artisans chez nous qu'on pourrait tous avoir un rig complet made in France très classe, même si c'est encore mieux de mélanger les marques, étrangères ou françaises, sur son pédalier.

Pourrait-on envisager de voir Heavy Seas intégrer l'écurie The Guitar Division ?
Je suis depuis longtemps The Guitar Division, on peut y trouver de très belles pépites en accessoires guitare et matériels, et de chouettes artisans. C'est aussi une très belle idée de fédérer tout un groupe français d'artisans autour de la guitare et de la musique, je trouve ça très enrichissant et ce serait un plaisir de rencontrer tout le monde.

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