« Darwin », le solide second album de Red Sun Atacama, fait la part belle à un heavy rock énergique et habilement décoré d’éléments psyché.
Un EP et deux albums (dont le dernier) depuis la création du groupe en 2014 : il faut parfois ne pas s’arrêter aux chiffres pour comprendre le mode de fonctionnement d’un groupe indépendant, qui doit en plus faire face aux vicissitudes de la vie. « Deux ans de Covid, une paire de blessures assez lourdes pour le batteur (maintenant il a des broches en métal donc c’est bon !), une valse des guitaristes : nous avons effectivement eu quelques embûches ! Il y a aussi le fait que nous composons des morceaux longs et chacun a voix au chapitre pour apporter sa contribution. C’est une manière de procéder qui forcément amène beaucoup d’idées qui vont, qui viennent, mais qui permet aussi une créativité maximale. Et pouvoir les tester à fond contribue aussi à notre identité. » Une identité forte qui se traduit également dans le format de groupe, le trio, choisi par les Parisiens. « Cream, Jimi Hendrix, Nirvana, Motörhead… Le power trio, c'est vraiment la quintessence du rock. Ce format a quelque chose de mythique. Ça donne un cachet particulier à la musique et apporte quelque chose d'organique, on peut sentir chaque instrument. Nous avons vraiment voulu mettre en valeur ce côté trio dans « Darwin », en comparaison avec notre premier album, en essayant de limiter au maximum le doublage de guitares et les overdubs pour ne pas s’égarer. C’est possible de sonner lourd sans rajouter artificiellement trop de couches aux morceaux. C’était important que le disque sonne live juste avec trois paires de bras. Et d’un point de vue purement logistique, être en trio pendant les tournées, ça permet aussi de mettre de plus gros amplis dans le van ! » Enregistré par Amaury Sauvé dans son antre lavallois, « Darwin » montre un groupe en pleine évolution et désireux de se réinventer, dans un style qui emprunte autant à la fougue de Fu Manchu qu'au psychédélisme de Hawkwind. « Notre premier album « Licancabur », une montagne sacrée de l’Atacama, était très monolithique, dans le genre stoner/desert-rock. Le nouveau est plus varié, car nous nous sommes nourris de beaucoup plus d’influences. On retrouve cet aspect « voyage » au sein des morceaux ; mais cette fois-ci, chacun a vraiment une couleur différente. » Du rouge pour le soleil, mais pas que… Cette nouvelle réalisation du trio dégage également une chaleur intense qui colle parfaitement au nom du groupe. « Le désert d'Acatama est un des lieux les plus arides au monde, ou à certains endroits pas une goutte d’eau n’est tombée depuis des décennies. Et en même temps, si par miracle l’eau vient à tomber on peut assister à une floraison spectaculaire avec une transformation radicale du paysage. L’Atacama, c’est toute la beauté des extrêmes et une belle métaphore de nos compositions. »
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