En proposant une Fuzz filtrée dont les réglages vont bien au-delà du simple Envelope Filter, Dreadbox se démarque avec un effet puissant et créatif.
Marque qui a bâti sa réputation grâce à ses synthés modulaires analogiques (voir plus bas), Dreadbox abrite aussi dans son catalogue quelques pédales d’effets que les guitaristes vont fortement apprécier. Le premier effet que nous testons est une oscillating fuzz, un circuit de Fuzz auquel une section de filtre a été ajoutée (filtre passe-haut ou filtre passe-bas). Le généreux pavé avec connectique sur le haut propose des réglages lisibles et un look plutôt frais, comme l’effet en soi. Car cette Dreadbox est plus que fun à utiliser. On sent l’héritage synthétique du concepteur, totalement assumé dans le rendu avec un son de Fuzz agressif au besoin, vintage et « gated » (c’est- à-dire avec cette sensation d’un son qui finit par se couper plus que de s’éteindre naturellement) quand on place le potard Fuzz dans la première moitié de sa course. Dans la seconde moitié, le son devient plus ouvert, puissant et gagne en sustain. Bien entendu, la partie créative et amusante de cette pédale se situe du côté des autres réglages, qui agissent sur le filtrage du son et donnent immédiatement un résultat très « électro » dans l’esprit, qu’on choisisse de se concentrer sur le côté passe-haut ou passe-bas du filtre (de part et d’autre du gros potard Filter). On peut aussi créer des rendus plus oscillants de type Fuzz-Wah grâce à un autre réglage plus discret en haut de la pédale, celui de Sense qui pilote la manière dont le filtre se fait plus ou moins insistant vis-à-vis de la dynamique de votre jeu.
La part du gain
Il est possible de se concentrer essentiellement sur la Fuzz en plaçant le Sense à zéro et en utilisant le Filter à la manière d’une tonalité. On peut passer du son radio clinquant au gros sub en une manipulation à peine. Mais il est clair qu’avec un dosage plus fort du Sense et du potard Reson, on profite un peu plus du potentiel de cette pédale. D’autant qu’il est possible d’ajuster précisément le gain d’entrée de la pédale pour obtenir un son encore plus agressif ou au contraire plus orienté « low gain » grâce à un trim pot situé à l’intérieur du boîtier. Il faudra certes jouer du tournevis, mais cette manipulation aidera à affiner le rendu en fonction de l’instrument et des micros utilisés. Deux Fuzz, deux filtres, des possibilités étendues, du fun, le tout à moins de 150 euros... Et si c’était l’occasion pour se lancer à la découverte d’une marque dont les effets originaux invitent à de nouvelles explorations sonores ?
Guillaume Ley
Caractéristiques
Du synthé à la guitare Si les pédales d’effets de la marque peuvent aussi bien servir aux guitaristes et aux bassistes qu’aux claviers, c’est parce que l’expérience de Dreadbox s’est forgée avant tout autour de modules de synthés et de petits blocs au format dit Eurorack qui ont bâti son catalogue. Une aventure débutée à Athènes en 2012, grâce à ses deux fondateurs, Dimitra Manthou et Yiannis Diakoumakos, musiciens amateurs fauchés ayant monté leur premier synthétiseur avec les moyens du bord. Aujourd’hui, bien que toujours boutique, leur marque qui continue de travailler sur chaque article à la main possède une douzaine d’employés.
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