Il m’avait dit que ça viendrait (on se croise régulièrement et on échange souvent sur Facebook où il est très présent). Et j’y ai cru… longtemps. Trop longtemps ! Sur « Escape From Shadows » (douce ironie), c’est l’Arlésienne de Bizet qu’il aurait pu interpréter à sa sauce, même si le Prelude And Allegro de Fritz Kreisler, c’est très bien aussi. Cet album, on en parlait, on l’attendait, et il ne sortait jamais. Treize ans après « An Ephemeral World », Patrick revient enfin avec un disque dense, personnel, qui ne ressemble à rien d’autre. Et surtout pas à une simple démonstration de shred. Dès les premières notes, on retrouve sa patte : le phrasé fluide, la musicalité avant la virtuosité, les envolées maîtrisées, ce son reconnaissable entre mille… Mais il y a aussi de la surprise. Des climats plus introspectifs, une approche parfois presque cinématographique et même un morceau chanté (rare chez lui), Now We're Home, magnifiquement emporté par la voix puissante et sensible Gaelle Buswel, qui ouvre une nouvelle dimension à son univers. On ne lui en voudra pas d’en faire d’autres dans le même genre avec cette chanteuse exceptionnelle. Alors, le copain m’a fait attendre, oui. Mais il m’a aussi rappelé pourquoi, il y a bien longtemps, depuis qu’il m’a confié sa première maquette sur cassette, je croyais déjà à fond en lui.