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JOHN CAMPBELL (Lamb Of God) - No stress

Beaucoup de thrash, un peu de groove. Résumée ainsi, la formule proposée par Lamb Of God semble d’une simplicité enfantine. Pourtant, la musique du quintette originaire de Virginie, est bien plus alambiquée qu’on ne pourrait le penser, sans pour autant être hermétique, loin de là et « VII : Sturm Und Drang », le dernier effort de LOG en est la preuve vivante. Propos recueillis par Olivier Ducruix - Photo : © Olivier Ducruix

Comment ta passion pour la basse est-elle née ? John Campbell (basse) : Je risque de plomber l’ambiance avec mes histoires ! Au départ, je voulais jouer de la batterie. J’avais un voisin qui en avait une et il vivait avec un guitariste et un bassiste. Comme je ne pouvais pas pratiquer l’instrument chez moi, il m’a laissé m’entraîner avec ses potes musiciens. L’été est arrivé et le bassiste partait en vacances. Mon voisin batteur en avait sans doute marre que je squatte tout le temps sa batterie alors il m’a dit : « Bon, maintenant je récupère ma batterie. Si tu veux jouer, prends la basse ! » Et c’est ainsi que j’ai commencé…

Tu écoutais quoi comme musique à cette époque ? Je n’étais pas trop branché metal jusqu’à ce que je rencontre Chris Adler (batteur de LOG. Ndr) et le reste de Burn The Priest (première mouture de LOG. Le groupe sévira de 1994 à 1999, puis décidera de changer de nom pour cause de nouveau line up et pour ne pas être assimilé à une formation sataniste. Ndr). J’écoutais essentiellement du punk rock. C’est cette musique qui m’a donné envie de jouer de la basse. Mais bon, à cette époque, ma plus grande motivation était de jouer dans un groupe de punk rock et de monter dans un van pour tourner dans tout le pays. Juste faire du bruit !

Quand tu as commencé, sur quelle basse jouais-tu ? Oh, sur un vrai tas de merde ! Je ne sais même plus si je l’ai payée… L’action sur le manche la rendait pratiquement injouable ! La première basse que j’ai vraiment achetée était une Guild Pilot. J’aimais beaucoup ce modèle car le manche était très fin et, grâce à ça, j’ai pu commencer à jouer du metal sans trop galérer.

Pendant longtemps, tu as joué sur des basses Jackson. Pourquoi avoir changé très récemment pour ESP ? J’ai adoré jouer sur Jackson, j’avais même mon modèle signature. L’aventure avec cette marque s’est terminée et, depuis quelques mois, je suis franchement content d’avoir rejoint l’équipe d’ESP. Je joue sur une basse Stream. Elle me rappelle un peu la Thunderbird… J’adore ce modèle. Il est très confortable, avec un manche très fin, ce qui est pratique pour jouer des riffs. J’ai tellement aimé la Stream que j’ai enregistré tout le nouvel album avec. Rien n’est encore décidé, mais avec les gens d’ESP, on a évoqué l’idée de faire un modèle signature à mon nom.

Et pour ton amplification ? J’utilise des têtes Mesa/Boogie 400+. Je sais que la marque a sorti 2 nouvelles têtes il y a peu, mais je suis du genre old school et j’aime la 400+. Pour les baffles, c’est aussi du Mesa : 2 corps PowerHouse 8x10’’.

Vu ton son, tu ne sembles pas très branché pédales… J’ai juste ce qu’il me faut, à savoir un SansAmp pour ajouter du grain à mon son, mais aussi de la clarté, surtout dans les aigus, alors que le Mesa va faire le boulot dans les fréquences graves. J’ai aussi un compresseur EBS qui est franchement excellent. Il y a deux disques de ça, notre ingénieur est carrément tombé amoureux de cette pédale et depuis, il l’utilise tout le temps dans ses productions.

« VII : Sturm Und Drang », votre nouvel album, est le septième du nom. On reconnaît sans problème la touche Lamb Of God, mais avec quelques petits changements de temps à autre. Qu’en penses-tu ? C’est juste… Lamb Of God était un hobby au départ et ce hobby est devenu un boulot à plein temps, ce qui ne nous empêche pas de toujours prendre du plaisir quand nous réalisons un nouveau disque. Nous essayons de rester créatifs, de nous amuser aussi. Je ne vais pas te dire que cet album est totalement différent des autres, non. Il est dans la continuité du précédent (« Resolution », 2012. Ndr), mais avec cependant quelques petites différences. Par exemple, en ce qui me concerne, j’ai quelque peu clarifié mon jeu sur ce disque et amené parfois d’autres atmosphères. Nous avons bien sûr tous progressés en tant que musiciens et, sincèrement, ce nouvel album est sans doute l’un de ceux dans lequel je me suis le plus éclaté au niveau de la basse.

Comment décrirais-tu ton jeu de basse avec Lamb Of God ? Penses-tu qu’il soit plus mélodique que rythmique ? Ou le contraire ? Disons que je joue de la guitare, mais sur une basse, sans doute à cause du genre de musique que nous faisons. Sans doute aussi parce que j’ai joué de la guitare en autodidacte avant de me mettre à la basse… Et voilà ce que ça donne 25 ans après (rires) ! Sur notre nouveau disque, j’ai parfois appliqué ce que j’ai appris en tant que bassiste, disons des plans plus rythmiques, mais l’essentiel de mon travail au sein du groupe reste quand même basé sur des riffs. C’est un peu ma marque de fabrique.

Sur votre nouveau disque, on trouve deux invités de marque : Chino, des Deftones et Greg Puciato, de The Dillinger Escape Plan. Comment s’est opéré le choix de ces deux chanteurs ? J’aimerais pouvoir te répondre, mais je n’en ai aucune idée (rires) ! Jusqu’au dernier moment, je ne savais pas qu’il y aurait Chino et Greg sur notre nouvel album. Tout le long de notre carrière, nous avons eu la chance de croiser des gens talentueux et, travailler avec ce genre de personnes, c’est une sacrée chance. Le titre avec Chino est juste incroyable… Tout comme celui avec Greg !

Si l’on compte les années sous le nom Burn The Priest, cela fait environ 20 ans que vous jouer ensemble. Quel est le secret de votre longévité ? Wow… Grande question ! Lorsque nous avons commencé le groupe, nous voulions juste avoir un peu de reconnaissance au niveau local. Cela a fonctionné. Notre actuel statut ne s’est pas construit en quelques jours. Cela a pris du temps. À chaque étape que nous franchissions, nous avions un peu plus de succès… Tu sais, nous n’avons jamais eu l’intention de devenir célèbres ou de gagner beaucoup d’argent. C’est d’abord le plaisir de faire de la musique ensemble qui nous a guidé. C’est sans doute ce qui explique que, encore aujourd’hui, nous sommes toujours là après tant d’années et après sept albums.





Zoom matos Dans la première moitié des années 80, Mark Dronge alors propriétaire de Guild à cette époque, travaille sur un nouveau modèle de basse Guild Pilot. Notre homme est allé voir Jaco Pastorius dans un club où il se produisait et lui présente la nouvelle basse. Jaco ne cache pas son enthousiasme lorsqu’il essaye l’instrument, mais il semble beaucoup plus motivé par le baffle expérimental qu’il utilise pendant cette période, un baffle Hartke. À cette époque, la marque Hartke était distribuée par Guild. C’est pour cette raison que, si vous fouinez sur la Toile, vous êtes susceptibles de tomber sur des enceintes Guild/Hartke. Le légendaire bassiste a quand même gardé la 4-cordes faite spécialement pour lui par Guild et l’a utilisée un certain temps, a priori juste avant son décès. La Pilot était équipée de micros EMG et le son dégagé par celle-ci était du genre propre et complet. La légende voudrait que Guild soit la seule marque qui ait réussi à endorser Jaco car une photo de lui jouant la Pilot fut utilisée à des fins commerciales. Mystère…

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Olivier Ducruix
23/3/2016
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