Guitare hors des sentiers battus avec un petit caractère bien nerveux, la Firebird s’offre une version rétro de prestige chez Epiphone. Un très bel instrument vendu à un prix conséquent, mais aux atouts indéniables.
Curieux choix que ceux réalisés par Epiphone ces derniers mois qui, avec une montée en gamme assumée, et malgré la qualité évidente de ses guitares, les propose à des tarifs avoisinant le prix de certaines Gibson. Inspired by Gibson sur toute la ligne… C’est justement une de ces représentantes du haut du panier que nous avons eu entre les mains. La 1963 Firebird V de la collection Inspired by Gibson Custom offre les plus vintage des caractéristiques qui lui donnent un charme fou. Mais, comme avec l’originale, un tel look, ça se mérite. La Firebird reste cette guitare qui ne tient pas debout appuyée contre un ampli ou un mur et qui, une fois sanglée sur l’épaule, fait montre d’un équilibre un peu chaotique. Sans parler du poids (si, finalement, on en parle) qui se fait très vite sentir : un âne mort ! Difficile pourtant de ne pas se laisser charmer par cet instrument. D’abord parce que la finition est exemplaire. Vernis impeccablement posé, frettage aux petits oignons, équipement au top avec des Kluson « Banjo-style », chevalet Maestro Vibrola, et surtout des micros Gibson USA. Le seul hic qui pourra heurter les puristes concerne la touche en laurier indien qui remplace l’ébène.
De la hargne plein les micros
Branchée dans un bon vieux Marshall, la guitare ne livre que de bonnes vibrations. Cela commence par un joli sustain, manche traversant oblige et ce, quel que soit le micro utilisé. Côté chevalet, c’est un exemple de nervosité prêt à faire crier le moindre overdrive. Le micro manche a beau être un peu plus grave (logique), il reste détaillé et ne bave pas. S’il ne délivre pas le son clair le plus chaleureux qui soit, il fonctionne en revanche terriblement bien dès que le son commence à tordre. La position intermédiaire est un joli condensé des deux avec un son ni trop compressé ni trop creusé. On a beaucoup apprécié certains sons clairs obtenus avec cette interposition. On a en revanche capté assez rapidement des petits bruits parasites dès qu’on augmentait le gain du canal saturé, les mini-humbuckers ne chassant pas le buzz aussi efficacement qu’un humbucker classique. La tenue d’accord est surprenante, le Vibrola n’étant pourtant pas un modèle de stabilité. Or, ici, sans le malmener pour autant, ça fonctionne très bien. Pensez rock nerveux, blues rock fiévreux, ajoutez un chapeau dans l’histoire et c’est le son de Johnny Winter qui s’offre à vous. Digne des versions historiques, ce modèle tient le haut du pavé et mérite de trôner en haut du catalogue renouvelé de la marque. Reste la question de prix qui va continuer d’alimenter les débats. En même temps, en regard du modèle Gibson vendu 6 799 €… à défaut d’être accessible, cette Firebird est beaucoup, beaucoup moins chère.
Tech
Corps : Acajou
Manche : Acajou-noyer
Touche : Laurier indien
Chevalet : Epiphone ABR
Mécaniques : Kluson « Banjo-style » Planetary
Micros : 2 x Gibson USA Firebird Mini Humbucker with Alnico 5 Magnet
Contrôles : 2 x Volume, 2 x Tone, 1 sélecteur à 3 positions
Contact : www.epiphone.com/fr
Le charme dans la simplicité
Si la version Firebird V, avec ses deux micros et son vibrato, séduira les fans de blues et les solistes en diable, Epiphone a aussi fait le pari de la simplicité avec la Firebird I, une guitare à un seul micro avec chevalet fixe de type wraparound (1 499 €). Une véritable usine à riff (que les fans de solo apprécieront aussi) qui fait les choses de manière simple et efficace. Comme avec sa sœur de la même série, c’est le crunch qui sera mis à l’honneur. Reste à gérer le son en utilisant le potard de tonalité si on veut essayer d’obtenir diverses couleurs avec l’unique micro.