C’est fin 2019 que Witchorious voit le jour, avec une volonté de retrouver une passion fédératrice qui s’était estompée avec le temps – via diverses formations rock – pour se transformer en un certain ennui. « Nous avions déjà joué ensemble auparavant sur des projets plus rock, avec au final l’impression de ne plus faire une musique qui nous ressemblait. Nous avons alors voulu monter un groupe au son plus lourd, avec plus de Fuzz dans le son de basse, des parties de batterie plus construites... Nous voulions créer quelque chose de plus violent, mais aussi pouvoir parler de sujets plus sombres liés à la santé mentale, aux injustices, à l’environnement… des choses qui nous touchent et qui avaient besoin de sortir. » Après une paire de singles, le trio originaire de Chelles se prépare à franchir l’étape suivante : sortir un EP. C’était sans compter avec un virus sournois et sans pitié. « C’est en grande partie pendant la pandémie que l’album a été élaboré. Cette ambiance de fin du monde avec les rues vides, les gens masqués dans les magasins, a forcément beaucoup influencé la musique que nous avons composée durant cette période. Nous nous sommes retrouvés tous les trois à la maison. Les confinements nous ont aussi donné plus de temps pour nous concentrer sur notre musique, développer des thèmes que nous voulions aborder depuis un moment, réaliser des maquettes et affiner notre identité sonore. » Celle-ci, déjà bien affirmée pour un premier long format, navigue dans les eaux troubles du doom, du stoner, voire du post-metal sur certains passages, quelque part entre un Electric Wizard plus poisseux et un Amenra moins écorché. Un mélange sombre et plus nuancé qu’il n’y parait, comme pour éviter que « Witchorious soit juste un clone de Black Sabbath », brillamment mis en valeur par Francis Caste dans son antre parisien, le studio Sainte-Marthe. « Nous aimons beaucoup tous les trois son travail, notamment sur les albums de Hangman’s Chair ou Brusque. Dès nos premiers échanges, il a compris où nous voulions aller et nous a énormément apporté quant à la définition du son et des ambiances. Il nous a fait réfléchir à l’histoire globale que nous voulions raconter pour que les morceaux forment un tout cohérent : le personnage de la sorcière est en sous-texte dans l’identité du groupe, ce qui nous permet d’utiliser de nombreuses métaphores. La sorcière est une figure à la fois rebelle et oppressée que nous trouvions intéressante à développer, ce que nous continuerons certainement de faire dans le futur ! » Avec ce premier album aux ambiances ténébreuses, Witchorious a assurément trouvé la bonne potion pour vous ensorceler.
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