À l’instar des Thugs au milieu des 90’s, Slift a donc rejoint l’écurie du prestigieux label de Seattle, Sub Pop. La comparaison avec la bande aux frères Sourice s’arrête là, si ce n’est le lien de parenté entre Jean (guitare, chant, synthés) et Rémi Fossat (basse). Musicalement, le trio toulousain a, depuis ses débuts en 2016, toujours eu la volonté de redessiner à sa manière les frontières – souvent poreuses, il faut l’avouer – entre le metal, le psychédélisme et le rock progressif. Et ce troisième album en est le parfait exemple. Le précédent (« Ummon »,2020) avait déjà été une belle claque, mais son successeur va encore plus loin dans l’intensité et dans les émotions transmises. Pourtant, point de surenchères gratuites pour épater la galerie, c’est juste que « Ilion » se montre encore plus ambitieux, plus puissant, repousse les limites des genres précités, en inclut d’autres (post-rock/metal) et s’impose comme un disque gargantuesque à tous les niveaux : compositions, maîtrise technique et des ambiances, production… Mais attention, on ne rentre pas dans la maison toulousaine comme dans un moulin. Il vous faudra d’abord comprendre les fondations de ce massif « Ilion », visiter chaque recoin (sept des huit titres avoisinent les 10 minutes), déceler les pièces secrètes pour mieux apprécier son architecture aux allures de cathédrale sonore. Du grand art. L’année 2024 ne pouvait pas mieux commencer.
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