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PSYCHONAUT - Un autre monde

Grâce à un impressionnant « Violate Consensus Reality », un second album autant brutal que nuancé, le trio belge s’invite dans la cour des grands du (post) metal/prog aux côtés de Mastodon, Gojira et autres Pelican.

Dans le communiqué de presse annonçant la sortie de votre seconde réalisation long format, « Violate Consensus Reality » est décrit comme étant un album concept. Quelle est la ligne directrice de celui-ci ?
Stefan De Graef (guitare/chant)
 :
En tant que groupe, nous avons toujours aimé écrire sur l’humanité et sur notre place dans l’univers, autrement dit : ce que cela veut dire d’être un être humain, quelle est notre nature. Dans notre premier album (« Unfold The God Man », une autoproduction sortie en 2018, puis repressée par Pelagic Records deux ans plus tard, ndlr), un thème revenait très souvent, celui du potentiel le plus élevé que nous pouvions atteindre en tant qu’humain. C’est une expérience spirituelle qui nous pousse à croire que l’humanité a sans doute atteint son point culminant dans le passé et qu’elle est maintenant sur une pente descendante. Une réflexion plus axée sur la personne, alors que notre second album aborde quelque peu les mêmes thèmes, mais avec une vision plus collective. Ok, nous sommes tous des êtres individuels, c’est un fait. Maintenant, essayons de trouver ce que pourrait être un monde nouveau si nous sommes moins concentrés sur nos expériences individuelles tout en étant plus connectés collectivement à ce qui nous entoure, à la nature, aux animaux, etc… Mais attention, nous n’avons aucune idée sur ce à quoi pourrait ressembler ce nouveau monde. Nous n’essayons pas de répondre à des questions, ce ne sont que des réflexions…

Ce concept renvoie forcément à l’actualité plus ou moins proche… Celui-ci est-il né suite à la pandémie ou l’aviez-vous déjà en tête avant l’arrivée du Covid ?
Nous l’avions eu avant, mais c’est une étrange coïncidence qu’il colle parfaitement à ce que nous avons vécu ces derniers temps. Nous pensions que cela augurerait un changement important, mais finalement, ça n’est pas arrivé pour le moment… La pandémie fut une difficile période pour le groupe : nous avons dû annuler trois tournées et la ressortie de notre premier album via Pelagic Records en a été grandement perturbée.

Ce genre de disque, à savoir un album concept, vous demande-t-il plus de travail et d’attention du fait que vous vous devez de suivre une trame bien précise tout du long ?
D’une certaine façon, oui. Mais c’est aussi notre manière de travailler depuis notre premier album. Disons que la préparation en amont nous demande beaucoup de travail et nous pousse à avoir de nombreuses discussions, car nous élaborons le concept avant de composer la moindre note de musique.

Puisque vous avez reconduit le même processus d’écriture pour ce second album, comment décrirais-tu les différences principales entre les deux disques ?
Nous sommes forcément plus matures en tant que musiciens et ce nouvel album est sans doute plus dynamique que le précédent, avec plus de nuances dans les parties calmes et celles plus heavy, plus poussé dans les extrêmes. Nous avons tenté des choses que nous n’avions jamais faites auparavant : par exemple, pour le morceau Hope, nous avons mis du piano et de vrais instruments à cordes. Honnêtement, je n’imaginais pas qu’un jour, par rapport à notre musique, nous pourrions mettre ce type d’arrangements dans un de nos disques (rires). C’est d’ailleurs devenu l’un de nos titres préférés. Cet album est aussi plus court que le précédent, environ une quinzaine de minutes de moins. Nous voulions être plus concis par rapport à « Unfold The God Man » qui, il est vrai, était un peu long et sans temps mort. Nous avons même décidé d’enlever un titre pour que « Violate Consensus Reality » soit plus facile à digérer. Et je pense aussi que ce nouvel album retranscrit mieux notre colère grâce à la musique.

Lorsque tu prends le chant lead, en alternance avec Thomas (bassiste du groupe, ndlr), cela ne t’empêche aucunement de faire des plans complexes à la guitare…
Je ne me pose pas cette question… et parfois ça me joue des tours quand je me rends compte que je dois les faire en live (rires) ! D’ailleurs, je me considère plus comme un guitariste que comme un chanteur. J’ai pris le micro un peu par accident. Dans un autre groupe où je jouais déjà avec Thomas, le chanteur était très occupé et ne pouvait venir aux répétitions. Du coup, Thomas et moi, nous le remplacions. Je n’étais pas forcément satisfait de mes prestations, mais cela nous a permis de voir ce que nous étions capables de faire quand nous avons monté Psychonaut. Même aujourd’hui, je me sens plus à l’aise à la guitare que derrière un micro.

Tes débuts à la guitare remontent à quand ?
J’ai eu ma première guitare vers 16 ans. J’ai d’abord commencé par le saxophone par obligation car en Belgique, tu dois choisir un instrument : c’’était ça ou la flûte ! J’écoutais du rock, du punk et du metal et le sax ne me plaisait pas vraiment… Un jour, un ami qui avait une guitare m’a montré quelques plans et j’ai de suite adoré l’instrument. Deux semaines plus tard, j’achetais ma première guitare, une copie Stratocaster vraiment bas de gamme.

On peut supposer qu’aujourd’hui tu n’utilises plus ta copie Stratocaster…
Effectivement, je suis passé directement d’une Stagg – tout le monde en Belgique commence la gratte avec cette marque – à une Gibson Les Paul Standard de 2002 que j’ai eu à 18 ans. Même si les traces d’usure prouvent qu’elle a bien vécu, c’est définitivement pour moi la meilleure guitare du monde. J’ai aussi deux modèles barytons de chez Reverend Guitars (Descent W) que j’adore et qui me permettent de changer d’instrument pour des accordages différents.

Stefan De Graef nous parle des guitaristes qui l'ont marqué.
« J’ai toujours admiré les guitaristes des 70s, ce qui est encore le cas aujourd’hui : Jimmy Page, Ritchie Blackmore, Tommy Iommy, David Gilmour… Ensuite, je me suis intéressé au metal avec des groupes tels que Metallica, Megadeth, Testament… Il y a tellement d’excellents guitaristes dans ce genre que ce serait difficile de faire une liste complète. Pour moi, l’un des meilleurs actuellement est Chiaran Verheyden. Je joue avec lui dans Hippotraktor où je tiens le rôle de chanteur uniquement (formation post-metal/prog dont le premier album- en écoute sur Bandcamp –  est sorti chez Pelagic Records fin 2021, ndlr). C’est un ami de longue date, nous avons commencé la guitare ensemble, en nous entraînant dans le même local. Il avait 11 ans et j’en avais sixde plus. Aujourd’hui, il sait déjà tout jouer et a un talent incroyable, autant comme musicien que compositeur. »

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