Le Loner poursuit ses excavations à marche forcée dans sa mine d’or regorgeant de trésors en bandes, sans que l’on sache très bien ce qui préside à l’ordre des priorités, entre lives, albums perdus et remasters. Mais cette fois, ça y est : après le sombre « Homegrown » dévoilé en 2020, 45 ans après avoir été enfermé dans un placard et la clé jetée au fond d’un lac (on exagère à peine), voici enfin le mythique « Chrome Dreams », qui avait connu sensiblement le même sort en 1977. Un disque dont les titres, enregistrés en solo ou avec Crazy Horse sur la période 1974-1976, sont bien connus pour la plupart, disséminés dans sa discographie (sur « American Stars 'n Bars », « Rust Never Sleeps »…), mais pour certains dans leur précieuse version originelle. Et en effet, Pocahontas, dépouillée guitare/voix, est sublime, Will To Love, ondoyante et irréelle avec son feu qui crépite et ses touches de piano électrique, Star Of Bethelehem et Too Far Gone, parfaitement country, chacune à sa manière, Like A Hurricane, formidable brûlot fiévreux qui hérisse le poil avec ce son incandescent et tempétueux, qui fait tant rêver les admirateurs du Neil électrique, Sedan Delivery, Powderfinger sont là aussi… Les chromes brillent comme dans un rêve, et le Young ne rouille jamais.
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